Le Projet

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Présentation du LIFE rivière Dordogne

Objectifs

Le projet LIFE rivière Dordogne vise l’amélioration de la qualité écologique d’habitats naturels et d’espèces de la vallée de la Dordogne à travers des actions stratégiques et opérationnelles.

Des dysfonctionnements semblables à d’autres grands cours d’eau français et européens

Comme sur de nombreux grands cours d’eau français et européens, les dysfonctionnements morphologiques de la rivière Dordogne sont les conséquences d’usages passés et d’aménagements actuels.
Les grands barrages hydroélectriques de la Haute-Dordogne modifient les régimes hydrologiques (les variations saisonnières des débits naturels), la fréquence des crues morphogènes (crues à l’origine d’une évolution géomorphologique notable de la rivière) et bloquent le transit sédimentaire en provenance du haut bassin.

Sur la Dordogne médiane, les extractions historiques de granulats dans le lit mineur ont accentué un enfoncement du lit et certaines fosses d’extractions, toujours en déséquilibre, continuent d’agir comme des pièges à galets et altèrent le transit sédimentaire.

A cela, les aménagements d’ouvrages de stabilisation (type enrochements en berges), construis à la fin du siècle dernier, réduisent la capacité de mobilité latérale de la rivière et la remobilisation des sédiments en berges, indispensables aux processus de rééquilibrage de la rivière (équilibre dynamique entre dépôts et érosions de sédiment).

En réponse à ces perturbations, les formes fluviales de la rivière Dordogne sur sa partie médianne se sont transformées à la fois sur le plan longitudinal (réduction moyenne de 30 m de la largeur du lit) et altitudinal (incision moyenne du lit de 60 cm).

En conséquence, des habitats naturels dégradés et une biodiversité affaiblie

Le blocage de matériaux grossiers par les grands barrages hydroélectriques a fortement dégradé les conditions de reproduction de plusieurs espèces de poissons migrateurs d’intérêt communautaires. Les galets indispensables à la reproduction des poissons, comme le saumon, sont progressivement emportés par les crues et ne sont plus renouvelés. Pour la grande alose et la lamproie marine, les principaux sites de reproduction sont des frayères forcées à l’aval des barrages du bergeracois. Ces zones présentent des déficits de graviers qui s’accentuent et diminuent la survie des œufs déposés.

L’incision généralisée du lit induit une déconnexion des bras morts. Ces milieux qui abritent normalement une grande diversité d’habitats imbriqués et distribués en mosaïques selon la dynamique fluviale, tendent à se banaliser. La biodiversité végétale et animale régressent et les espèces d’intérêt patrimoniales, souvent protégées, se raréfient : le souchet de Michel, la laîche fausse brize, le martin-pêcheur, la grenouille agile, la loutre ou encore le brochet aquitain. Les milieux pionniers comme les saulaies arbustives sont remplacés par des formations à bois durs (aulnaies-frênaies, peupliers noirs…), et les atterrissements de galets mobiles sont progressivement fixés par une végétalisation rapide.

Des travaux de restaurations écologiques à grande ampleur

Le projet LIFE rivière Dordogne vise la restauration de sites à haut potentiel écologique à travers une trentaine de chantiers de restauration.

Une partie du plan d’actions porte comme objectif la restauration de frayères à poissons migrateurs. Sur la partie amont, une douzaine de frayères à saumons seront restaurées grâce à des injections ciblées de galets. Pour la grande alose et la lamproie marine, une action pilote est envisagée au niveau du barrage hydroélectrique de Mauzac pour restaurer des frayères forcées, à l’aval de deux ouvrages hydroélectriques bergeracois, grâce au transfert de sédiments stockés dans la retenue du barrage de Mauzac.

Un second ensemble de travaux vise la restauration écologique de dix bras morts, deux secteurs de berges enrochées et de quatre anciennes gravières désormais abandonnées. Les principes de restauration employés sont principalement des travaux de reconfiguration topographiques par terrassement pour restaurer une connexion hydraulique avec le lit de la rivière. Les interventions par déblais et remblais permettent de recréer des formes fluviales naturelles et diversifiées propices au développement d’habitats naturels aquatiques et semi-aquatiques variés.

Plusieurs photographies du site des Carretiers, premier bras mort restauré dans le cadre du projet LIFE, en 2021 © EPIDOR

Photo drone du site des Carretiers

Durée du projet

Le projet LIFE rivière Dordogne a débuté le 1er septembre 2020 et se clôturera le 30 avril 2026.

  • État d’avancement du projet 50% 50%

Type d’actions

Le programme « LIFE rivière Dordogne » porte des actions stratégiques et opérationnelles organisées autour de 6 grands axes : études et réflexions stratégiques; travaux de renaturation-restauration écologiques; acquisitions foncières; suivis et évaluations; information, communication et transfert d’expérience; gestion du projet. Ses ambitions sont de travailler à la fois à une amélioration de la qualité écologique des milieux naturels et à développer des partenariats sur le long terme avec les collectivités et autres acteurs de la vallée pour faire progresser la gestion des milieux naturels (stratégie de maîtrise foncière, plan de réapprovisionnement en granulats, connaissance sur les services écosystémiques et sociologiques fournis par les milieux naturels…).

EPIDOR s’attache à transmettre et diffuser les résultats du projet LIFE. Tout au long du programme, les faits marquants sont retranscrits en articles.

Organisation (équipe) et gouvernance

Au sein de l’équipe d’EPIDOR, 6 membres contribuent directement au projet LIFE.